directeur du journal Le Coton né en 1817Extrait :Pourquoi vend-on, depuis deux ans, le coton à Liverpool et au Havre au-dessous du prix de revient ?Pourquoi les prix en Amérique et aux Indes sont-ils plus chers qu’en Europe ?Pourquoi à Liverpool et au Havre tient-on tant à vendre à livrer ?Voici le mot de l’énigme :Les grandes fluctuations que les prix ont subies depuis la guerre d’Amérique, fluctuations qui ont fait et défait des fortunes ; la rapidité des communications télégraphiques, la bonhomie des filateurs de se laisser entraîner ; tous ces avantages ont tourné la tête à tout le monde, et au lieu de tripoter à la Bourse épuisée, on se jette sur le coton dont les consommateurs sont plus faciles à manier que les roués en fonds publics.Il en est résulté que tous les marchands de vin (voyez pièce justificative, n° 1), tous les épiciers, tous les bousilleurs qui savent à peine écrire une lettre, tous les gens tarés qui n’ont guère prospéré en Europe, font aujourd’hui le commerce de coton dans les ports américains. Il leur suffit d’obtenir, n’importe par quels moyens, quelques ordres de la filature, et là-dessus ils jouent bravement à la hausse ou à la baisse, culbutent vingt fois et reviennent vingt fois sur l’eau. En Amérique, il est si facile de sauter sans se casser le cou !